L’émergence des smart grids n’est déjà plus de la science fiction. Un nombre toujours croissant de démonstrateurs a fait ses preuves, essaimant aux quatre coins de France cette technologie dont l’objectif est simple : rationaliser au cordeau la consommation en électricité des entreprises, des services publics et des particuliers. En un mot, inciter à consommer moins et mieux. Un objectif simple mais des biais parfois très techniques, qu’éclaire pour le site Actu-SmartGrids Thierry Sudret, directeur Smart Grids d’ERDF. 

L’ensemble du réseau «  »intelligent » d’ici 10 ans

ERDF, gestionnaire de 95 % du réseau de distribution d’électricité de métropole, possède un rôle déterminant dans le développement de la technologie smart grid puisqu’il épaule nombre d’initiatives innovantes. A ce jour, 18 projets sont cofinancés par l’entreprise, réunissant une centaine de partenaires en tout.

Quels sont les critères qui poussent ERDF à s’engager dans tel ou tel dossier ? Selon Thierry Sudret, les projets doivent répondre au mieux aux principales fonctions que se proposent de remplir les smart grids : la gestion des réseaux, bien sûr, mais aussi leur supervision, la facilitation de leur flexibilité ou encore l’amélioration des postes sources. Une grille d’analyse complète, ou presque. Pour qu’un projet soit retenu par ERDF, il faut aussi qu’il puisse s’intégrer dans un réseau de collaboration avec les autres acteurs européens des smart grids. Autrement dit, qu’il démontre sa capacité à s’insérer dans un tout.

Concernant les innovations les plus marquantes qu’ERDF a été amené à soutenir dans le cadre de son appui aux démonstrateurs nationaux, Thierry Sudret évoque deux projets. Le premier concerne la gestion intelligente des infrastructures pour véhicules électriques. L’un des exemples les plus marquants de ce mécanisme est visible à Lyon, au sein du quartier de la Confluence, où ERDF et Toshiba se sont associés pour optimiser l’alimentation rapide des véhicules électriques, en mettant sur pied un planning de charge  . Le principe est simple. Toshiba soumet ce planning à ERDF, qui le valide en aval, ou non, en fonction des contraintes du réseau.

La seconde innovation capitale, toujours selon Thierry Sudret, concerne les fonctions avancées de gestion, d’observabilité, de conduite des réseaux. De nombreuses avancées se sont fait jour, s’inscrivant dans le prolongement des travaux entrepris par ERDF depuis un certain nombre d’années.

Lorsqu’on lui demande quels sont les premiers enseignements que l’on peut tirer des démonstrateurs, le directeur d’ERDF Smart Grids reste prudent, mais évoque toutefois quatre projets ayant déjà porté leurs fruits. Celui des îles bretonnes de Houat et Hoëdic, consistant à sécuriser le réseau électrique. La superstar Greenlys, projet global de smart grids à Grenoble et Lyon. Venteea, dans l’Aube, dont l’objectif est de mettre en place une connexion intelligente de l’éolien au réseau. Et enfin Nice Grid, quartier solaire intelligent de la ville éponyme qu’on ne présente plus.

Pour finir, Thierry Sudret estime qu’une partie du réseau français est déjà effectivement intelligent, certaines technologies y ayant déjà été greffées, plus particulièrement sur la moyenne tension. Selon lui, à l’exception du stockage, l’ensemble du réseau sera intégralement intelligent d’ici 10 ans.

Pour voir l’interview de Thierry Sudret.

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