Dans une interview donnée en préambule du congrès Smart Grids qui aura lieu les 11, 12, et 13 juin prochains à Paris, Dominique Maillard, président du directoire de RTE et pilote du projet « réseaux électriques intelligents », nous éclaire sur les perspectives du marché des smart grids.
Quels sont les objectifs visés par le projet « réseaux électriques intelligents » ?
Les réseaux électriques intelligents en France sont déjà une réalité. C’est 15 000 emplois, 3 milliards de chiffre d’affaires et 50 % à l’exportation. L’objectif est de consolider cette position déjà favorable. On n’a pas de trous dans la raquette, l’ensemble du secteur est bien couvert aussi bien par les grandes entreprises que par les PME ou encore par les tissus universitaires, simplement, il faut maintenant qu’on ait de bonnes balles et qu’on les envoie au-dessus du filet.
En quoi consiste la feuille de route et quelle démarche allez-vous mettre en place ?
La feuille de route du projet « réseaux électriques intelligents » consiste à identifier les actions à mener à court, moyen et long terme pour permettre de consolider cette excellente position française. Il s’agit en fait de fédérer des initiatives. On a aujourd’hui en France 120 démonstrateurs un peu dispersés. Il faudrait créer une sorte de groupement d’intérêt économique, un syndicat professionnel qui permette d’aider les moins grosses entreprises et leur donner l’occasion de se faire connaître à l’étranger. À moyen terme, il faut trouver une espace de déploiement, et cela consiste à identifier une zone en France, ça peut être une métropole, une région, dans laquelle on développerait de manière préférentielle les applications. Cela suppose que l’on ait déjà un tissu industriel, un environnement universitaire, que l’on ait aussi une densité de consommation qui permette de développer les applications. Il s’agit d’identifier ce qui pourrait être une capitale mondiale des réseaux intelligents en France dans 20 ans, 30 ans ou 40 ans.
Après la remise de la feuille de route au président de la République, quelles sont les perspectives ?
La feuille de route établie par un groupe qui rassemble l’ensemble des acteurs de cette action a d’abord été présentée au comité de pilotage présidé par le ministre de l’Économie et du Redressement productif, ensuite, il a été présenté le 07 mai dernier au Président de la République en même temps que d’autres actions qui ont des liens de connexité tels que les supercalculateurs ou les usines du futur. Cette feuille de route ayant été approuvée, il reste maintenant à la concrétiser en déployant les dix actions qu’elle contient. Certaines seront de mise en œuvre immédiate, d’ici la fin de l’année, d’autres pourront s’étaler sur les trois, quatre ou cinq années à venir. Nous sommes aujourd’hui en tête sur le podium, on fait partie des cinq grands pays qui savent et ont pu développer les réseaux électriques intelligents. Notre ambition est de rester sur ce podium et peut-être même gagner une ou deux places d’ici 2020.
