L’inauguration officielle de Sundrop Farms, une ferme spécialisée en culture de tomates, s’est déroulée il y a quelques jours à Port Augusta, dans le sud de l’Australie.

Au lieu d’utiliser de la terre, des pesticides, des énergies fossiles et de l’eau douce, la Sundrop Farms a uniquement recours à la lumière du soleil et à de l’eau de mer pour faire pousser quelques 17 000 tomates par an en plein désert, une caractéristique qui fait de cette installation un modèle de production agricole unique en son genre.

 

Située à Port Augusta et étendue sur une vingtaine d’hectares, cette ferme aura nécessité six années de travail pour voir le jour. Les personnes à l’origine du projet souhaitaient trouver un moyen de développer une agriculture durable sans nécessairement utiliser de l’eau douce.

 

« Une serre conventionnelle utilise des eaux souterraines pour l’irrigation, du gaz pour le chauffage et de l’électricité pour le refroidissement » explique l’équipe de scientifiques, avant d’ajouter : « Une serre Sundrop transforme l’eau de mer et la lumière du soleil en énergie et en eau d’irrigation. Nous utilisons ensuite le dioxyde de carbone et des nutriments provenant de sources durables afin de maximiser la croissance des cultures ».

 

L’eau exploitée par la ferme provient du Golf Spencer, situé à environ deux kilomètres de l’installation. Une fois acheminée, l’eau est dessalée par une centrale solaire qui en extrait le sel afin de garantir une eau douce, prête à irriguer les champs de tomates.

 

Les plantes sont cultivées en intérieur, dans un site propre et contrôlé, ce qui permet d’éviter le recours aux pesticides. Des feuilles de noix de coco sont utilisées pour cultiver les racines des plantes et les garder au frais au moment des grosses chaleurs.

 

L’ensemble de la ferme tourne au solaire. « L’énergie solaire est généré par un parc de 23.000 miroirs qui convergent tous vers une tour centrale qui alimente un générateur électrique. Par jour de grand soleil, on peut s’attendre à ce que l’installation produise jusqu’à 39 mégawatts d’énergie, assez pour dessaler l’eau nécessaire à la ferme et honorer ses besoins énergétiques », peut-on lire sur le site News Scientist.

 

« Nous utilisons l’énergie du soleil pour produire de l’eau douce destinée à l’irrigation. Nous transformons cette énergie en électricité pour alimenter notre serre et chauffer ou refroidir nos cultures. Notre ventilation utilise également l’eau de mer pour nettoyer et stériliser l’air de telle sorte que nous n’utilisons pas de pesticides » expliquent les l’équipe de scientifiques.

 

Développer un mode de culture durable en plein désert

 

Ce nouveau procédé permet désormais d’envisager les zones au climat désertique, généralement impraticable pour l’agriculture, comme de nouvelles sources de production et d’approvisionnement en nourriture, tout en réduisant l’impact de telles cultures sur la consommation d’eau potable dans le monde.

 

« Avec l'accroissement de la population, nous avons besoin de plus de produits. Cependant, nos ressources sont limitées, notamment en termes de carburants fossiles, et l'eau douce est soumise à une forte pression dans certaines régions qui subissent de longues périodes de sécheresse. Notre solution pourrait avoir une véritable incidence. » explique Reinier Wolterbeek, Responsable technique chez Sundrop Farms.

 

Selon RenewEconomy, la ferme produira 118 millions de litres d’eau douce chaque année, sois l’équivalent de la taille de 118 piscines olympiques.

 

« Le développement de ce projet est un véritable coup d’accélérateur pour Port Augusta et le golfe Spencer. Cela va créer près de 200 emplois et annonce le lancement d’une toute nouvelle industrie dans la région. » a déclaré Jay Weatherill, premier ministre d’Australie Méridionale. Pour lui : « Cette initiative correspond également aux priorités économiques de l’Australie Méridionale qui poussent à favoriser la croissance par l’innovation ou encore à encourager une culture agricole dans le respect de l’environnement. »

 

La ferme devrait produire 17 000 tonnes de tomates par an et représenter 13 % du marché australien, une production qui sera vendue en exclusivité par la chaine australienne de supermarchés Coles, un engagement qui lie les deux parties sur dix ans. 

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