Les smart cities se multiplient chaque jour un peu plus à travers le monde pour répondre efficacement aux problématiques environnementales. D’une ville à l’autre, un modèle différent est adopté en fonction des besoins et des possibilités de chacune. Cette absence d’unité dans la façon de penser les smart cities inquiète aujourd’hui certains experts qui prônent une approche davantage globalisée.  

Le 22 octobre, des experts américains en cyber-physique du National Institute of Standards and Technology, ou NIST (l’Institut national des normes et de la technologie) ont profité dune présentation au comité consultatif sur la sécurité de l'information et la protection de la vie privée (Information Security and Privacy Advisory Board ou ISPAB), pour attirer l’attention sur un problème qui touche actuellement l’émergence croissante des smart cities.

 

Les spécialistes ont mis en avant les opportunités ratées qui pourraient résulter de l’absence d’un véritable langage unifié, au sein des municipalités et entre elles, lorsqu’il s’agit de concevoir les smart cities. Cet avertissement apparait un mois après que l’administration Obama a annoncé un large programme de financement pour développer des smart cities aux Etats-Unis.

 

« Nous n’essayons pas de parler de la façon dont on doit concevoir quelque chose mais plutôt de la manière dont on doit en parler », déclare Martin Burns, un ingénieur électronique à NIST, au sujet de la publication le mois dernier d’un document visant à encadrer le développement des systèmes cyber-physiques.

 

Chris Greer, cadre chez NIST, n’hésite pas à donner des exemples illustrant comment le manque d’un langage commun pourrait handicaper sur le long terme les objectifs fixés par les projets de « smart cities ».

 

Définir un standard de ville intelligente

 

Concernant la ville de Londres, qui est en train de développer des projets liés aux transports, à la gestion de l’eau et à l’énergie, sous un prisme intelligent : « Ce sont trois projets différents gérés par trois agences différentes. » explique Greer.

 

« Les personnes impliquées n’ont pas été en mesure de m’indiquer qui dans les autres agences étaient responsables de quoi. Et lorsque j’ai demandé comment les choses interagissaient, on m’a simplement répondu qu’il n’y avait pas encore d’interactions entre elles. »

 

Selon lui, ce problème pourrait également apparaître entre les villes. « Vous pouvez très bien avoir des villes situées l’une à côté de l’autre, essayant d’améliorer leur système de transports en ayant recours à des moyens très différents. Si Washington, la Virginie et le Marynland adoptent tous les trois leurs propres solutions, la Beltway n’est pas prête de s’améliorer ».

 

Lorsqu’une ville décide d’engager une mutation vers un modèle intelligent, connecté, elle le fait bien souvent en adoptant une approche personnalisée, en fonction de ses besoins et des moyens possibles mis en place pour y arriver. Cet individualisme peut s’avérer contre-productif alors que le monde tend aujourd’hui à davantage de communication et à fluidifier l’échange d’informations pour faire face aux enjeux environnementaux et énergétiques actuels.

 

Pour Greer, l’instauration d’un standard appliqué aux villes intelligentes permettrait de gagner en efficacité et d’atteindre plus facilement les objectifs dictés par l’urgence environnementale actuelle. Pour cela, il faudrait que les décideurs du monde entier commencent à penser de manière globale. Une manière d’envisager l’avenir que la COP 21, qui débutera le 30 novembre à Paris, devra certainement défendre pour éviter l’échec.

 

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