Lundi dernier, François Hollande était l’invité de France Inter et rappelait lors de cette intervention ses objectifs de croissance pour la France en 2015. “Je ferai tout pour que la croissance soit la plus haute possible, pour que nous ayons plus de 1% de croissance”. Si les ambitions sont mesurées, elles n'en sont pas moins optimistes. Et pour cause : le Président peut notamment compter sur le déploiement  des compteurs Linky pour booster l’économie nationale.

 

Linky créateur d’emplois

Régulièrement présenté comme le véritable symbole de la transition énergétique, le compteur intelligent Linky est également une des bases sur lesquelles les pouvoirs publics ambitionnent de fonder la fameuse « croissance verte ». Ce concept porté par Ségolène Royal depuis des mois est essentiel et légitime un peu plus la transition entamée vers le nouveau modèle énergétique français. Son importance est telle que sa dénomination est venue compléter en cours de route l’intitulé du projet de loi pour en faire in fine  « le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte ».

Pour concrétiser cette croissance verte, le gouvernement mise beaucoup sur Linky et n’hésite pas à concentrer ses efforts pour qu’une première vague de ces compteurs nouvelle génération soit déployée cette année dans l’Hexagone. Car au-delà de la portée environnementale inhérente aux boîtiers conçus par ERDF, ces compteurs représentent des leviers de croissance qui pourraient redonner des couleurs à l’économie nationale.

Tout d’abord, Linky va avoir un effet dopant pour l’emploi. 35 millions de compteurs intelligents vont être installés en France d’ici à 2021 et selon les estimations du gouvernement, le projet Linky devrait être à l’origine de 11 000 emplois, mobilisés principalement autour de deux phases, la fabrication et l’installation des boitiers. Fin août 2014, six entreprises ont été désignées après un appel d’offres effectué par l’État pour procéder à la production des boitiers. On retrouve dans la liste deux sociétés françaises Maec et Samgecom, entourées dans cette mission par l’espagnol Ziv, l’américain Itron, le suisse Landis+Gyr et l’allemand Ester.

Cette production va permettre de faire naître de nombreux emplois sur tout le territoire comme ça sera notamment le cas à Grenoble, où Ziv, filiale espagnole du groupe Compton Greaves (CG), prévoit d’implanter une usine pour assurer la production de plus de deux millions de boitiers Linky. Le groupe table alors sur la création de 200 emplois, rien qu’à Grenoble. En tout, selon ERDF, Linky devrait permettre de créer 10 000 emplois. 

Si la production des compteurs Linky sera pourvoyeuse de nombreux emplois, on s’attend à ce que la pose des boitiers dans nos foyers soit tout autant demandeuse de main d’œuvre. Pour l’heure, on ignore encore quelles sociétés seront en charge de l’installation des appareils, un appel d’offres a eu lieu cet été et le verdict devrait tomber prochainement. A ces deux étapes clés dans l’histoire de Linky, viendra s’ajouter la période post-installation qui va voir s’accroître notamment les besoins en matière de techniciens capables de comprendre et maitriser à distance la nouvelle technologie Linky.

L’ADEME anticipe également la naissance d’un marché d’entreprises qui ne devrait pas tarder à émerger pour proposer aux Français des services afin de les aider à mieux gérer leur consommation d’énergie, et pour cause, Linky ambitionne en effet de marquer un changement dans notre quotidien en modifiant nos comportements et en nous encourageant à devenir plus responsables d’un point de vu énergétique. Il est donc évident que certaines sociétés profiteront du champ des possibles inhérent à Linky pour capitaliser sur son potentiel.

Augmenter le pouvoir d’achat

Les retombées économiques qu’est sur le point de provoquer le remplacement de nos compteurs traditionnels par Linky ne vont pas se limiter à revaloriser simplement la population active mais devrait  également avoir un effet positif sur le pouvoir d’achat des ménages en leur faisant réaliser des économies. La meilleure maitrise de la consommation d’électricité rendue possible grâce à Linky va permettre aux Français de réguler leur consommation en fonction de leurs besoins réels et d'éviter ainsi le gaspillage d’énergie. Si on a du mal pour l’instant à anticiper de manière précise les économies que permettra de faire Linky, la ministre de l’Écologie demeure très optimiste.

« Du côté du consommateur, ce compteur intelligent, auquel je veux que tout le monde ait droit, permet d’économiser, sans perdre en qualité de vie, jusqu’à 20 % de la facture. Ajouté à des logements mieux isolés, cela peut aller jusqu’à une division par deux et au-delà de la facture, c’est donc du pouvoir d’achat récupéré. », assurait-elle lors de son discours de présentation du projet de loi le 1er octobre dernier à l’Assemblée nationale. Un soulagement pour le porte-monnaie des Français qui contribuera certainement à concrétiser la relance de la consommation des ménages en 2015.

Les compteurs intelligents Linky sont porteurs d’un espoir écologique et présentent également des vertus économiques qui méritent aujourd’hui d’être considérées avec la plus grande attention. Si les perspectives sont grandes, elles restent à la hauteur de ce que promet la création du nouveau modèle énergétique français. 

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